De plus en plus de viticulteurs font la démarche de certifier leurs domaines afin de relever de nombreux défis :
- Produire des raisins de qualité en remplaçant l’emploi de produits de synthèse par des produits minéraux et naturels ;
- Préserver leur santé et celle de leurs salariés, préserver l’environnement ;
- Préserver leur terroir et la pérennité de leur vignoble ;
- Pouvoir répondre à l’attente des clients demandeurs de produits biologiques ;
- S’engager dans une démarche réglementée et contrôlée, lisible par tous.
La filière viticole bio est une filière dynamique : la production est en constante augmentation et le marché continue de se développer. État des lieux de la filière viticole bio.
UNE PRODUCTION DYNAMIQUE ET EN CONSTANTE PROGRESSION

En 2019, le vignoble conduit en bio (surfaces certifiées + surfaces en conversion) représente 14% du vignoble national, pour 112 507 hectares (dont 68 506 ha certifiés) et 8 039 exploitations. Les conversions sont à nouveau très dynamiques depuis 2017.

En bref, la filière viticole bio, c’est :
112 000 ha de vignes conduits en bio
39% du vignoble en conversion
2,1 millions hl de vin bio mis en marché en 2019
992 millions d’euros d’achat de vins bio par les ménages pour la consommation à domicile en France
Entre 2014 et 2019, le vignoble bio a progressé de 70%
PRÈS DE 3/4 DES SURFACES SUR 10 DÉPARTEMENTS
Selon l’Agence Bio, en 2019, 10 départements concentrent actuellement trois quarts des surfaces totales de vignes bio (72%) : avec 13 909 ha conduits en bio, la Gironde est le premier département viticole bio, suivi par l’Hérault (12 255 ha), le Gard (11 952 ha) et le Vaucluse (10 965 ha).

En 2018, plus de 347 600ha de vignes étaient cultivés en bio dans l’Union Européenne, soit environ 11,1% du vignoble européen. L’Espagne (avec 113 420 ha soit 32,6%), l’Italie (avec 106 447ha soit 30,6%) et la France (avec 94 020 ha soit 27%) se partagent 90% du vignoble bio européen.
En volume, les principaux marchés européens pour le vin bio sont l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni et la Suède. En 2018, l’Italie est le premier exportateur de vins bio (88% de sa production).
LES ENJEUX TECHNIQUES

La viticulture biologique nécessite une reflexion sur l’ensemble de son système. Les principaux enjeux techniques sont :
- la gestion du sol et de la fertilité. Dans certains cas, le recours à l’enherbement sera nécessaire (gérer les adventices, favoriser l’activité microbienne des sols, lutter contre l’érosion) ;
- La recherche de l’équilibre de vigueur de la vigne (notamment par la gestion de la fertilisation organique) ;
- La mise en place de mesures prophylactiques ;
- Une protection phytosanitaire basée sur des produits autorisés par le cahier des charges de l’AB (cuivre et soufre sont autorisés notamment) ;
- Le remplacement complet des herbicides et des produits de synthèses (fongicides, insecticides et engrais) par des produits naturels et des produits minéraux
En viticulture, le cuivre est l’un des rares fongicides autorisés en bio et bénéficiant d’une autorisation de mise en marché (AMM) en France. Il permet la gestion du mildiou (maladie courante de la vigne) mais également de certaines maladie du bois (black rot…). Les évolutions relatives à la réglementation générales sur le cuivre aux échelles nationale et européenne présentent des enjeux majeurs pour la bio et sont sources d’incertitude quant à l’avenir de l’utilisation du cuivre.
LA VINIFICATION BIOLOGIQUE

Selon l’Agence Bio, en 2019, 74% des volumes de vin bio mis sur le marché sont vinifiés par les viticulteurs eux-mêmes. La vinification est donc une partie intégrante du métier de vigneron bio.
Depuis 2012, un cahier des charges précis pour la vinification biologique a été intégré au règlement européen de l’agriculture biologique.
LES CIRCUITS DE MISE EN MARCHÉ DES VINS BIO
Selon l’Agence Bio, la valeur des achats de vins biologiques par les ménages en France a été estimée à 992 millions d’euros en 2019 (+3% par rapport à 2018).
Au niveau des circuits de commercialisation, en 2019, 46 % des ventes de vins bio (en valeur) sont effectuées via la vente directe et 10 % en magasins spécialisés bio. Le secteur des vins est le seul pour lequel la vente directe est le circuit de commercialisation principal. La vente directe est par ailleurs plus répandue pour le vin bio que pour la filière viticole en général : en bio, 3 bouteilles sur 10 sont vendues en direct, contre 1 bouteille sur 10 pour en conventionnel. 43% des volumes de vins bio des régions de France ont été vendus à l’étranger en 2019 (principalement pour le marché européen). 12 % des volumes de vins bio vendus en France en 2019 ont été commercialisés en restauration hors domicile (RHD).

ET EN EUROPE ?
Les principaux marchés européens pour le vin bio sont la France, l’Allemagne, l’Italie, le Royaume-Uni et l’Autriche. Pour plus de détails, consultez les chiffres 2019 de l’Agence Bio sur la bio dans l’Union Européenne ainsi que l’étude prospective menée par SudVinBio sur la consommation de vin bio dans les années à venir.
L’ORGANISATION DE LA FILIÈRE
Selon une étude du cabinet AND-I commanditée par l’Agence Bio, près de 2,1 millions d’hectolitres de vins biologiques ont été mis en marché en 2019. Les AOP ont représenté 73 % des volumes de vins bio français commercialisés en 2015 et les IGP 25%.
Les circuits de vente et les acteurs sont très diversifiés comme le montre le schéma ci-dessus. 74 % des volumes sont commercialisés par les viticulteurs et 26 % par les coopératives.