Le vin bio a meilleur goût

Leur dernière étude, datant de février et conduite sur 128 182 vins français, suggère ainsi que les notations des vins bio sont, toutes choses égales par ailleurs supérieures à 6,2 points à celles des conventionnels. Il faut rajouter 5,6 points supplémentaires pour les bouteilles issues d’exploitations en biodynamie.

Les premières enquêtes de la chercheuse indiquent de manière surprenante qu’en Californie les domaines qui font leur transition vers le bio, et qui l’affichent sur leurs flacons, ne parviennent pas à monter le prix de vente de leur bouteille. Une nouvelle question se pose, puisque les vignerons qui passent au bio réussissent à valoriser leur production sans en informer leurs clients. Le changement de pratiques agricoles améliore le produit ? Les deux chercheurs ont assemblé plus de 74 000 notations de vins uniquement californiens, publiées entre 1998 et 2009 dans trois guides de référence. Ils ont ensuite harmonisé les différentes échelles de notations et ont passé cette base de données au crible d’une analyse statistique, en contrôlant différentes variables : cépage, région de production, millésime, etc. En cherchant à comparer les vins, toutes ces variables égales par ailleurs, le score moyen d’un vin californien certifié « bio » ou « biodynamique » est plus élevé de 4,1 points que le score d’un conventionnel.

La première vertu d’un scientifique étant le scepticisme, les deux chercheurs ont cherché à reproduire l’expérience. Si l’effet de la certification bio ou biodynamique noté aux Etats-Unis n’est pas le fruit du simple hasard, alors des résultats comparables devraient être trouvés dans d’autres pays. En France, par exemple, où il existe suffisamment de vins éco-certifiés pour pouvoir distinguer le bio de la biodynamie. Dès leur première publication achevée, les deux chercheurs se sont ainsi attelés à rassembler les notations de trois autres guides dégustant à l’aveugle ou en semi-aveugle.

Résultat ? Les vins bio présentent une surcote de 6,2 points par rapport aux conventionnels, et les biodynamiques présentent un écart de même ordre avec les vins bio. Pour justifier ces résultats, les deux chercheurs citent plusieurs travaux indiquant que le recours moindre aux pesticides et fertilisants de synthèse permet de conserver la biodiversité des parcelles, la faune et la vie microbienne des sols. Pourquoi alors, si les sols « bio » et biodynamiques semblent similaires, les vins issus des derniers sont-ils mieux notés ? La biodynamie est décriée pour ses liens avec l’anthroposophie et ses pratiques ésotériques (décoctions sans effet démontré, enfouissement dans les parcelles de cornes de bovins emplies de lisier, respect de cycles astraux,…), mais elle diffère aussi de l’agriculture biologique par un cahier des charges qui encadre plus strictement l’usage de certains produits dans les vignes et les méthodes de vinification – autant de différences qui pourraient expliquer les conclusions des deux chercheurs.

Depuis la publication de leur dernière étude, d’autres données sont venues renforcer les conclusions des deux chercheurs. Dans leur étude, ils ne voyaient pas la différence de notations entre les vins HVE et les autres conventionnels. Le goût du vin, suggèrent en définitive ces travaux, est peut-être la plus fidèle du soin que les vignerons prodiguent à leur terre.

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