Côté paternel des appellations qui en imposent, sans défaut, des bouteilles statutaires. Côté enfant, de bien belles découvertes, de la biodynamie, des vins nature… de futurs classiques ?
Le vin de papa
Le goût du vin répond à une mode, comme les vêtements, la coiffure ou l’humour. Les goûts changent, le vin aussi.
Avant les vins de papa, il y avait les vins de pépé. Celui qu’il buvait dans les années 1960. Le vin de papa naît dans les années 1980 et atteint son sommet dans les années 2000. Il est fortement boisé, vanillé, épais, riche en goût, en alcool et en texture. Vingt ans plus tard, on a le droit de le trouver « fatiguant », trop concentré, il a entrainé des dérives sur le bas de gamme, comme l’infusion de copeaux dans les cuves pour lui donner ce fameux goût boisé.
Le vin de papa a une qualité indéniable, il n’a aucun défaut. Le cahier des charges de l’appellation dont il émane garantit une production dans la tradition du lieu, il est classique. Il relève de la valeur sûre comme une bonne blanquette, un coq au vin, un jean brut ou un sketch de Pierre Desproges.
L’étiquette est généralement sobre, chic et l’appellation prestigieuse. Papa ne boit pas de bourgogne mais un chablis. Il ne boit pas de bordeaux mais un médoc voir un saint-émilion. Le vin de papa est statutaire.
Le vin de gamin
La jeunesse ne se résume pas à l’immaturité. Dans le monde du vin, le jeune a déjà 30 ans. Il commence à aller chez le caviste et s’ouvre à un monde de découvertes. Le vin de jeune est un vin jeune. Le dessin sur l’étiquette du vin jeune est bizarre, ces vins en biodynamie, naturels, papa ne les trouvera sans doute « pas comme il faut ». Pourquoi n’aurait-on pas le droit d’inventer ? Le vin aime le temps long les tendances prennent du temps à s’établir.
Les jeunes vignerons quel que ce soit par l’âge ou par l’expérience, explorent ces nouveaux chemins. Aux jeunes consommateurs de les suivre. Ou, encore mieux, aux jeunes papas, à ceux qui le restent dans leur tête. Grâce à eux, demain, les vins de jeunes seront des classiques. Et on pourra réinventer autre chose.